Mise en contexte

Lors du forum national sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie en décembre 2020, il a été démontré que l’Aide médicale à mourir (AMM) a considérablement évolué depuis ces débuts sur le plan de l’acceptabilité sociale et de la reconnaissance de « bien mourir » dans la dignité. Bien que l’AMM demeure une exception dans les causes de décès, 6 000 Québécoises et Québécois ont reçu l’AMM à ce jour et ce nombre est en croissance d’année en année, faisant état de l’importance qui doit être accordée à ce soin de fin de vie.

Pour les personnes en fin de vie ou atteintes d’une maladie incurable, la communication est un filet de sécurité. Elle permet de transmettre ses besoins, ses souhaits, ce qui inclut la volonté de se prémunir de l’aide médicale à mourir.

« Les personnes ayant une maladie incurable ou dégénérative vont pour la plupart vivre un déclin sur le plan de leurs habiletés communicatives. Il faut reconnaître et anticiper cette perte et tenter par tous les moyens possibles de prolonger la communication de cette personne avec ses proches et l’équipe soignante », déclare Paul-André Gallant, président de l'OOAQ.

Les audiologistes comme les orthophonistes peuvent intégrer les équipes de soins palliatifs afin de les sensibiliser aux meilleures pratiques et soins de santé centrés sur la communication.

Résumé des recommandations de l'OOAQ

  1. S’assurer de reconnaître et prendre en compte les difficultés et les troubles de communication et d’audition chez les personnes engagées dans le processus de l’AMM ou en fin de vie afin de leur offrir la possibilité et les conditions favorables pour exprimer leurs volontés.
  2. Reconnaître et considérer que les capacités langagières et auditives sont indissociables de l’aptitude à consentir.
  3. Insérer explicitement dans la Loi la communication comme élément essentiel du processus de reconnaissance du consentement. Ainsi des mesures pourront être mises en place afin que toute personne puisse comprendre les renseignements qui lui sont fournis et ainsi exprimer et faire connaître ses volontés, et ce, tout au long du processus de l’AMM.
  4. Intégrer les expériences et les points de vue des patientes et patients ainsi que de leurs proches dans l’amélioration des politiques et des orientations en soins de fin de vie afin d’avoir une meilleure compréhension du processus de l’aide médicale à mourir.

Lire le mémoire

« Il existe un risque de juger l’aptitude d’une personne à consentir par le filtre d’un bris de communication alors qu’il est possible d’y pallier - Paul-André Gallant, président de l'OOAQ »

Commission spéciale sur l'évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie

De passage devant la Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie le 23 août 2021, l’Ordre a réclamé que la communication humaine soit davantage considérée dans tout le continuum des soins de fin de vie. Que ce soit pour le consentement, la transmission de l’information, la compréhension de celle-ci ou l’expression par la parole, le geste ou les images, la communication est au cœur de l’actualisation des critères de l’aide médicale à mourir (AMM).

À l’heure actuelle, la loi québécoise n’évoque pas explicitement la communication et nous sommes d’avis que des modifications doivent être faites à ce niveau afin d’éviter les dérives possibles.

C'est en marge de ce passage à la Commission spéciale que l'OOAQ a déposé le mémoire Communiquer jusqu'à son dernier souffle.

Mémoires et positionnements

L’Ordre est consulté et amené à se positionner dans divers dossiers dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l'éducation. Ces contenus sont rassemblés au même endroit.